Un·e musicien·ne qui a été une pierre angulaire de votre vie de musicien.ne et pourquoi ?
Il y en a eu beaucoup ! Mais je pense à Itzak Perlman avec lequel je passais mes étés près de New-York. Sa vision et son amour de la musique m’ont marqué, tout comme sa sonorité unique, source d’inspiration infinie. Puis Steven Isserlis, qui m’a transmis son sens structurel et sa connaissance des lignes, du phrasé, des couleurs, mais surtout le sens de ce que l’on joue, la dramaturgie inhérente à chaque pièce.
Quel lieu est-il le plus propice à éveiller l’imaginaire ?
La nature ou tout lien avec elle me semble un accélérateur de ses pensées. Que ce soit l’eau, la mer, la forêt, la montagne... Ce sont des sources d’inspiration inépuisables, qu’il faut protéger à beaucoup d’égard.
Un livre que vous aimeriez lire à haute voix ?
Pablo Neruda, Vingt poèmes d’amour ou la correspondance de Clara et Robert Schumann.
L’œuvre, musicale, littéraire ou autre que vous auriez aimé composer ?
La Promesse de l’aube, de Romain Gary.
Dans quel environnement le silence vous est-il le plus cher ?
J’aime le silence et l’apprécie particulièrement dans son contexte, c’est à dire en lien avec la musique. Il est d’autant plus important et sa mise en valeur est plus pre- nante. Le temps de silence fait ainsi partie d’un tout, il est substanciel à la musique (ou à la dramaturgie) et il fait sens. Le silence peut donc varier à l’infini en fonction de la nature de l’émotion du contexte. Mais toute forme de silence est régénératrice je trouve, c’est un essentiel à notre réflexion.
Avez-vous une synesthésie particulière ?
J’aime les couleurs en musique, une recherche au cœur de mon discours. Mais aussi le verbe en musique me semble primordial pour un instrumentiste : être en mesure de restituer une diction à travers l’articulation, la structure, afin de raconter une histoire : un objectif essentiel dans l’incarnation des œuvres que l’on transmet.
Si vous deviez vivre avec 3 œuvres uniquement, quelles seraient-elles ?
Question trop difficile, choix impossible. C’est dans la diversité que je me nourris.
C’est quoi une vie réussie ?
C’est une vie partagée avec ceux que l’on aime, et où l’on trouve du sens.
Propos recueilli par Jane Carton