Un·e musicien·ne qui a été une pierre angulaire de votre vie de musicien et pourquoi ?
La rencontre avec Marc Minkowski a été déterminante. Il m’a fait confiance dès notre première collaboration, m’engageant comme chef assistant sur différentes productions d’opéra, dans de grandes maisons comme La Scala, le Wiener Staatsoper, l’Opéra de Paris, et surtout l’Opéra National de Bordeaux sous sa direction générale. Il a été très gé- néreux, m’offrant de diriger de l’opéra, des concerts, du ballet, et me permettant de tisser des liens avec de formidables metteurs en scène et artistes lyriques. Ses concerts ou représentations avec Les Musiciens du Louvre comptent parmi mes meilleurs souvenirs en tant que spectateur.

Quel lieu est-il le plus propice à éveiller l’imaginaire ?
Un lieu avec des bibliothèques remplies de livres et de bandes dessinées.

Un livre que vous aimeriez lire à haute voix ?
Terres des Hommes de Saint-Exupéry, ou bien City de Baricco.

L’œuvre, musicale, littéraire ou autre que vous auriez aimé composer ?
L’envie de créer quelque chose de nouveau, de lui donner une existence matérielle doit venir je pense d’un besoin profond. Ce n’est pas un sentiment dont je suis très familier, au contraire, je suis un interprète : j’aurais voulu avoir mille vies pour pouvoir danser sur scène, jouer au théâtre, devenir musicien sur plein d’instruments dans tous les styles, et plus proche de moi, diriger la plus grande partie du répertoire. Mais pas nécessairement composer.

Dans quel environnement le silence vous est-il le plus cher ?
Les quelques moments où je goûte le plus à la joie du silence sont souvent ceux où il intervient entre des moments d’agitation. Le silence des saluts au début et à la fin d’un entraînement de judo, les quelques secondes de silence entre la fin d’une œuvre et les ap- plaudissements, le calme d’une église ou d’une librairie quand on y rentre pour quelques instants, se soustrayant à l’agitation de la ville. Le calme avant la tempête.

Mais au fait, c’est quoi le silence ?
En voilà : [ ]

Avez-vous une synesthésie particulière ?
Je suis toujours fasciné par la quantité de souvenirs, d’images, d’émotions qu’une odeur particulière, un parfum, un arôme, peuvent faire ressurgir, nous renvoyant à un instant donné dont on avait oublié l’existence.

Si vous deviez vivre avec 3 œuvres uniquement, quelles seraient-elles ?
Le Manuel des Castors Juniors, un exemplaire en état de marche du Guide du Voyageur Galactique de Douglas Adams et le Necronomicon de H.P. Lovecraft.

C’est quoi une vie réussie ?
Une vie traversée sans trop se prendre au sérieux.