« Ein Totentanz zu Basel im Jahre 1943 » (Une danse macabre à Bâle en 1943) est une musique de ballet composée par Frank Martin pour chœur de garçons, orchestre à cordes, ensemble de jazz et tambours de Bâle. L’idée de cette œuvre est venue de sa nièce, la danseuse et chorégraphe Mariette von Meyenburg, qui avait croisé des soldats allemands en 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Avec pour toile de fond les horreurs et l’extermination massive et anonyme de la guerre, cette composition aborde la question existentielle de notre mortalité en tant qu’individus. Utilisant des figures archétypales telles que « le vieil homme », « l’enfant » et « la jeune femme », elle évite délibérément les références contemporaines ou politiques. Pour Frank Martin, la mort n’est autre qu’un médiateur compatissant et empathique entre deux mondes : le nôtre, symbolisé par le jazz et les percussions, et le celui des morts, évoqué par un orchestre à cordes et un chœur de garçons.
Cette pièce s’inscrit dans la longue tradition des danses macabres qui hantent l’imaginaire des artistes européens depuis le XIVe siècle, à l’instar de Hans Holbein, Albrecht Dürer, Camille Saint-Saëns, Bertolt Brecht ou Arthur Honegger. La Danse macabre du Grand Bâle, l’une des plus célèbres représentations picturales de cette tradition, a fait de la place de la cathédrale de Bâle le lieu idéal pour la création de Ein Totentanz zu Basel im Jahre1943.
Cette œuvre a compté parmi les productions artistiques remarquables de la Suisse durant les années sombres, avant de tomber dans l’oubli pendant 50 ans.
En collaboration avec l'Odyssée Frank-Martin